DVD : Coffret Joris Ivens

chez Arte Vidéo


La rétrospective consacrée à Joris Ivens à la cinémathèque française a pris fin le 5 avril dernier… Vous avez l’occasion de vous rattraper !

La sortie de ce coffret dvds est l’occasion de découvrir un réalisateur, documentariste - assez injustement – mal connu du public. Comment survoler, en quelques lignes, soixante années de réalisations ? Face à une telle filmographie une seule chose devrait être à dire… « Regardez ! Découvrez ! »

A travers le monde, Joris Ivens a filmé sans pareil les révoltes, les civilisations… les hommes tout simplement. Militantisme, poésie, esthétisme… se mêlent pour donner naissance à des documentaires qui ont réellement un sens.

La force de ce coffret est de, malgré le grand nombre de films proposés (on ne va pas s’en plaindre !), parvenir à ne jamais lasser. Chaque documentaire est différent, apporte quelque chose de particulier. Certes, le réalisateur à « sa patte » mais ses films ne se limitent pas à cette reconnaissance.

La Seine a rencontré Paris (qui a remporté le Grand Prix du court-métrage à Cannes en 1958) est emprunt d’un lyrisme assez envoûtant. Léger, ce documentaire séduit par sa poésie. Celle-ci est présente à tous les niveaux : à celui des commentaires – des vers de Prévert merveilleusement dits par Reggiani – tout autant qu’à celui de l’image ; la caméra « virevolte » de rencontre en rencontre. C’est un souffle d’air frais qui anime le film et fait redécouvrir les bords de Seine à travers ceux qui en foulent le pavé.

Pour la majorité des documentaires, bien que la poésie ne soit jamais loin, c’est le militantisme qui domine – sans jamais, précisons-le, tomber dans la lourdeur. Ce sont les dockers en grève qui sont filmés dans l’Indonésie appelle, l’exploitation de mineurs dans Borinage, la résistance chinoise dans Les 400 millions, la guerre civile espagnole dans Terre d’Espagne… Impossible, ici, d’être exhaustif, il est seulement question de donner une idée de l’étendue des thèmes abordés par Joris Ivens.

L’œuvre testamentaire de Joris Ivens, Une histoire de vent (1988), vient merveilleusement clore une histoire débutée en 1912 (premier film du premier dvd). Dans ce dernier film, Joris Ivens réussit à appréhender la civilisation chinoise avec finesse et sens à travers une quête : celle de capturer le vent…

Joris Ivens a cette faculté de réellement retenir l’attention du spectateur ; devant sa caméra, tout sujet semble pouvoir devenir fascinant. Il va au fond des choses, filme sans concession. Des sujets (rendus) passionnants, filmés avec finesse mais surtout avec sens ; ce coffret est un panel de ce que le cinéma documentaire peut offrir de mieux.

Sonia Déchamps

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