Vilaine


VILAINE


De Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit





Vous avez gagné une place de cinéma et vous avez déjà vu les films qui vous faisaient envie ? Vous avez une heure et quelques à perdre et il fait froid dehors ? Alors n'hésitez pas, allez voir Vilaine, la dernière comédie de Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit...

L'histoire pourtant aurait pu être efficace : Marilou Berry campe Mélanie, une jeune moche en quête du prince charmant qui se fait exploiter par ses proches. Sa mère, Chantal Lauby, seule véritable plaisir de ce film, la prend pour femme de ménage, son patron, Pierre-François Martin-Laval, l'a engagée comme serveuse, mais c'est à la fois la pompiste, la serveuse et la secrétaire, etc. Sa cousine (Frédéric Bel de « la Minute Blonde » sur Canal+) et ses deux pseudo-amies lui font croire qu'un homme est amoureux d'elle. Bref la pauvre moche est souffre-douleur de ce beau monde qui loge dans un village de beauf.
Sauf qu'elle finit par tout découvrir et décide de se venger en devenant la plus garce des garces.
Tourné en huit-clos dans ce village campagnard, restoroute compris, on aurait pu croire à une antithèse d'Amélie Poulain si les acteurs n'avaient pas été si mauvais. Sur-joués, exagérés, les rôles frisent le ridicule, une voix-off agaçante et grinçante intervient de façon grotesque et totalement inappropriée, les acteurs passent leurs temps à hurler. On ne sait combien de pastilles contre l'extinction de voix et les maux de gorge ont été acheté, mais certainement un sacré stock !
Certaines scènes néanmoins permettent d'esquisser un sourire ou un rire franc selon si l'on est bon public (ou pas), mais finalement, Mélanie en personnage principal devient la tache sur la nappe propre ou la tartine coincée dans le grill-pain. On en rit cinq minutes puis ça finit par lasser, voire agacer fortement.
Quelques moments de grand n'importe quoi, notamment quand elle adopte un chat pour le mettre dans sa poubelle de cuisine ou quand une de ses « copines » déménage son musée d'animaux en porcelaine dans un hangar pour les mettre à l'abri (ils seront piétinés par un éléphant échappé de son enclos...).
Une heure trente de film plus tard et certains moments drôles, le « ouf » de soulagement est de mise.
Qu'est ce que c'est que ce ramassis de gags incohérents?
Les deux réalisateurs, dont c'est le deuxième film, voulaient faire un clin d'œil à Jeunet et dans un tout autre registre aux Frères Farrelly à qui l'on doit Fous d'Irène. Or le style de Mary à tout prix à la française ne passe pas et est un raté.
Espérons que s'ils décident de réaliser un autre film en duo, celui-ci sera autre chose qu'une pièce burlesque étant à l’origine un conte moderne. Et que la distribution de Vilaine ne collera pas trop à la peau des acteurs pour la suite de leur carrière...
Bref, à fuir.

Claire Berthelemy

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