The Wrestler


THE WRESTLER


Écrit et réalisé par Darren Aronofsky




Fin des années 80, Randy dit « le Bélier » est catcheur. Le catch, c’est toute sa vie. Il a même tout sacrifié dedans. D’ailleurs, il a plein de fans qui l’aiment ! Mais le problème, c’est qu’un jour, Randy, il fait une crise cardiaque après un match. Heureusement il y a son docteur qui le sauve, mais qui lui interdit de refaire du catch. Alors Randy, lui, il veut changer de vie. C’est pour ça qu’il veut retrouver sa fille qu’il a abandonnée, avec pleins de cadeaux. Et puis il veut aussi trouver l’amour avec la strip-teaseuse du bar à côté. Elle est un peu vieille mais elle l’écoute, elle au moins. Mais la vie aux USA, c’est dur. Sa fille, elle n'est pas très gentille et la vieille strip-teaseuse, elle a peur de tomber amoureuse. Alors Randy va-t-il retourner faire du catch ?

A tous ceux qui forgent le projet ô combien honorable de voir ce film tout bientôt en salle, sachez que l’on vous comprend. C’est vrai, la critique est unanime : un « lion d’or » à Venise, un « Golden globe » pour Mickey Rourke etc. Bref, la culpabilité grandit face à cet incontournable du 7ème art que vous n’avez pas encore vu. Néanmoins une solution existe : la bande annonce ! Elle est très bien montée, l’enchaînement des séquences est parfait, rien du scénario n’est épargné, le traitement du sujet est soigné, ça va vite, ça pulse, ça pleure, ça crie, et avec la petite guitare au milieu ça devient même émouvant. Vous n’avez pour ainsi dire rien raté, vous êtes devenu incollable et vous avez surtout économisé 1h45 d’un dur labeur. Pardonnez mon cynisme quelque peu arrogant, mais le spectacle a été coûteux. Ce film justement, «expérimental» vous dites ? un véritable piège. Comme si nous étions nous même devenu catcheur improvisé, prisonnier d’un spectacle stérile et dont le déroulement est point pour point prémédité. Loin de nos attentes, un « caméra-épaule » perfide alimente de surcroît l’idéologie fétichiste bien connu du martyr aux USA. Mais existe-t-il une réelle place de Sujet au contact de ce film? J’entends par là un espace libre, où le spectateur s’approprie une matière, respire, élabore, vient construire une émotion personnelle. Fidèle au documentaire, existe-t-il un intervalle où surgit la surprise, l’insolite, l’émotion fraîche et palpable des personnages jusque dans l’insignifiant de leur quotidien ! Randy glisse de séquences en séquences dans le débile et le grotesque. Pris à défaut, nous nous butons face à un ensemble forclos où règne un vieux rêve américain désuet : un nouveau Jésus, mais catcheur cette fois, incarnation sacrificielle d’un héros n’ayant d’autre vertu que de mourir, souffrir à « coups » sûr, pour son peuple. Tout est prévisible, vide de rebondissement, les personnages sont lisses, sous « chirurgie plastique » à l’image de Mickey Rourke, bref c’est la saison d’une mauvaise série Américaine en condensé. Après Rambo, «Randy dit le Bélier». Un gag pour nous, une utopie morte en Outre Atlantique ? Quant à la fiction-prétexte pour Mr Rourke, j’aurai sans doute préféré un « vrai » documentaire.

Arnaud Novel

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