BD : Nage Libre


NAGE LIBRE


De Sébastien Chrisostome
Édition Sarbacane




« Un road movie aquatique plein d’humour, de rebondissements et de questions existentielles. »

Nage libre se résume ainsi ; les péripéties de trois saumons en mal d’affection, qui partent en quête d’amour et plus si affinités, lorsque, pris d’une grandiose envie de liberté et de conquête du monde marin, ils décident d’échapper à la morosité de la rivière pour nager vers l’Océan. (Normal, pour un saumon.) Si la trame narrative et le trait de Chrisostome rappellent vaguement le monde naïf d’un certain Némo, il n’en est rien. Le dessinateur trace les aventures de Josi, Marsha et Monsieur Nale avec une certaine prose dérangée mais terriblement grisante. Ses personnages aquatiques parlent quand même de rêves érotiques et mangent des algues connotés substance illicite. Nage libre, divisé en sept chapitres, plonge et emmène facilement le lecteur dans un monde totalement barge : croiser des castors friands d’histoires, rencontrer un « poisson-chaman » louche, discuter avec un poisson défiguré nommé Gilbert, se faire sauver par un poisson borgne d’un œil ou se faire décapiter par un chat est somme toute, tout à fait ordinaire dans le monde de Sébastien Chrisostome. La profonde amitié qui unit les trois personnages donne lieu à des dialogues irrésistibles, où chacun campe sur ses positions, car les trois potes ont tous un caractère bien trempé : Josi, le leadeur effronté aux sourcils éternellement froncés, le trop naïf Marsha (dont les parents ont été tués par les ours, pauvre petit) et l’entremetteur Monsieur Nale qui peste constamment « Conneries ! » se fusillent verbalement avec joie. La quête de l’Océan est, au final, un prétexte pour donner libre cours à des situations drôles à souhait, à délivrer une galerie de personnages farfelus, avec un sens de second degré absolu. La bande-dessinée, destinée aux adultes, insiste sur le don de soi, la liberté, et l’importance de l’amitié sur un ton profondément décalé et familier à la fois. Nage libre charme par sa légèreté et sa fraîcheur et fait indéniablement sourire jusqu’à la dernière page qui offre un épilogue subtil. Euss !

Roseline Tran

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