Anges et Démons


QUE NOUS CACHE LE VATICAN ?


"Anges et Démons"

Réalisé par Ron Howard
Écrit par David Koepp et Akiva Goldsman
Avec Tom Hanks




Est-il possible de qualifier un film de « correct, mais pas assez pour le cinéma » sans se montrer désobligeant pour les autres médias qui, de fait, auraient mieux convenu ? Est-il possible que l’appréciation d’une adaptation dépende de la lecture ou non de l’œuvre originale ? Tels sont les débats qui se posent à qui voudrait faire une analyse critique de la séquelle de Da Vinci Code.

En soi, l’intrigue n’est pas pire qu’une autre, une fois que l’on accepte d’aller voir un polar ésotérique : une société secrète, dont les membres ont été persécutés par l ‘Église à l’époque où celle-ci était toute puissante, menace de faire exploser le Vatican à l’aide d’antimatière (qui, n’en déplaise à certains, a bel et bien été synthétisée dans la « vraie vie », bien que dans des proportions hautement inférieures à ce qui est montré dans le film ). Mais le problème n’est pas là : le film dans son ensemble se laisse certes regarder, mais on peine à retrouver l’artisan de Willow et d’Apollo 13. A qui la faute ? A des acteurs qui, à l’exception notable d’Ewan Mc Gregor, semblent remplir le service minimum ? A Tom Hanks, dont la performance est à cent lieues de La Ligne Verte ou de Philadelphia ? A Ayelet Zurer, dont on n’espère qu’elle ne compte pas sur ce film pour lancer durablement sa carrière ? A un scénario qui a supprimé quelques sous-intrigues qui faisaient le sel du livre (pour faire tenir le tout sur 2 h 30 ? mais alors, pourquoi faire le film ?) ?

Alors certes, la musique d’Hans Zimmer est accueillie avec bonheur, surtout par ceux qui ont vu le premier volet. Certes, l’intrigue, bien que tamisée, est un tant soit peu prenante. Mais tout le problème est là : d’une, le téléphage aura une étrange impression de voir (bon, d’accord, sur grand écran et en THX... mais c’est cher payer le cadre de visionnage…) un long-métrage comme ceux qui passent parfois l’après-midi sur la chaîne qui possède les Girondins de Bordeaux. De deux, celui qui a lu le livre sera déçu par ce qui manque et ne bénéficiera pas des coups de théâtre qui pourraient séduire celui qui, précisément, ne connaît pas l’histoire à l’avance.

Si vous êtes amateur de (bons) téléfilms et que vous n’avez pas entendu parler de Dan Brown, c’est là l’occasion de passer un moment quelque peu agréable. Sinon, en cette période estivale où l’offre cinématographique est foisonnante, il vaut mieux passer votre chemin.

Cyril Schalkens



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