Musique : "For Now" (The Bishops)

FOR NOW

de The Bishops




Révélé il y a trois ans avec une galette de pop-songs vintage, Les londoniens Bishops ont dès le départ dévoilé ce son ultra dépouillé lorgnant du côté des Beatles première manière. Puristes convaincus, le groupe repose sur cette recette guitare/basse/batterie que le rock a définitivement scellé. Créé à l’origine par deux frères jumeaux que sont Mike (Chant, guitare) et Pete (basse et chœurs) Bishop, la formation repose aussi sur un batteur martien du nom de Cris McConville. Timbre cockney, riffs tranchants et rugueux, le jeune Mike (qui ressemble à un Angus Young propret) croise le fer et porte à bout de bras la chose. A ses côtés le longiligne Pete impose à la basse un style groovy et ces lignes sautillantes qu’un certain Macca n‘aurait pas renié. Et derrière ces deux généreux garçons, la rythmique s’assoit sur les secousses carrées et puissantes du fameux batteur écossais.

Sorti le mois dernier suite à une tournée monstre à écumer les pires clubs d’Europe, leur livraison For Now reprend à l’évidence ce style rétro qui carbure à l’économie. Et là où les jeunes groupes se cassent la gueule avec le toujours difficile second album, Bishops a su lui, préserver et enrichir ses compositions. A l’instar du single City Lights, les titres innocents (voire candides), ne dérogent pas à la tradition et n’excèdent jamais les deux minutes chrono. Les refrains s’avèrent alors imparables et s’enchaînent comme une plongée sixties dans les charts anglais. Des titres comme le télescopique Hold On, le solide For Now, le rêveur Carry On ou encore l’entêtant Free to do What You Want imprègnent ainsi l’album d’une subtilité classieuse. De même, le Nothing I Can do Or Say pourrait, avec son piano solaire, nous faire oublier la très respectable dernière livraison des liverpuldiens The Coral.

Bref For Now ne bouleversera en rien la face de la pop mais il aura au moins le don de nous faire goûter ces mélodies qui remodèlent le son d’un âge d’or révolu. Et bien sûr, les Bishops sont à voir sur scène pour saisir l’énergie fringante qui les anime.

Romain Genissel

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