Terminator : Renaissance


THIS IS JOHN CONNOR. IF YOU'RE LISTENING TO THIS... YOU ARE THE RESISTANCE !!







Terminator : Salvation
Durée : 1h48

Réalisé par McG
Composé par Danny Elfman

Avec Christian Bale, Sam Worthington
Bryce Dallas-Howard, Moon Bloodgood et Anton Yelchin





2018 : la Terre est en proie au conflit acharné que livre la Résistance des Hommes face à l'armée robotisée de Skynet, supra-intelligence informatique. De ce chaos émerge un leader, sous le nom de John Connor. Ce dernier sait qu'il doit retrouver un jeune homme, qui, plus tard, deviendra son père biologique après l'avoir envoyé dans le passé. Pour cela, il aura besoin de l'aide d'un homme mystérieux du nom de Marcus Wright, énigme à part entière. Si l'on se demande si ce quatrième opus de la saga est bel et bien une renaissance, la réponse est oui et non.

Sur une image fortement désaturée et emplie de tonalités cendrées, Sam Worthington marche au milieu d'une ville ayant subi les affres de la déflagration nucléaire. Pas le moindre signe de vie apparent au coeur de ces ruines, et l'étendue de l'avenue semble alors tracer un chemin vers un avenir imperceptible et totalement incertain. Subitement, se dresse en obstacle un T-600 errant et défectueux, et l'avenue se métamorphose alors en arène opposant l'Homme et la machine, le créateur et la créature. En réalité, sur cette seule scène se dessinent deux enjeux divergents du film de McG.

Sont ainsi repris des thèmes et des motifs ayant caractérisé la saga, mais le revirement de l'univers et de son ambiance est total. Ce n'est plus le présent qui se voit contaminé par le futur, mais le futur qui devient lui-même présent et se voit infiltré par notre présent, par conséquent de l'ordre du passé dans le film. La guerre entre l'Humain et Skynet n'est plus un cauchemar à venir : elle est devenue d'actualité. Exporté entre les différentes couches temporelles que sont les époques du film et les différents films eux-mêmes, le corps devient un véritable vecteur de renaissance, depuis l'intéressant Marcus Wright, superbement incarné par Sam Worthington, jusqu'à la jouissive apparition numérique de Schwarzenegger dans le rôle qui l'a consacré en icône de la saga.

Cependant, à l'image de ces T-600 ayant un côté « brut de décoffrage », le film de McG accuse une imperfection générale. Ce n'est pas tant du aux inspirations parfois trop palpables de « Transformers », design juvénile en moins, ou encore à certains clins d'oeil plus ou moins subtilement amenés aux yeux du fan de la première heure, mais plutôt aux importantes coupes scénaristiques opérées par le remontage du film. L'on en oublierait presque que John Connor est censé être la figure centrale de l'histoire et que sa femme Kate attend un enfant dans son ventre déjà rond, de même que la belle relation amoureuse entre Marcus et Blair manque clairement de consistance. C'est finalement une renaissance plutôt amochée que l'on nous offre en salles, et il ne reste désormais plus qu'à découvrir une possible version longue pour en apprécier pleinement le travail livré.

Pierre-Louis Coudercy



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